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Ahmed Ghemari, à pas de premier

Lauréat de la promo 2024, Ahmed Ghemari, en prépa intégrée à l’école d’ingénieurs CESI, a vu sa vie et ses projets prendre un nouvel élan cette année. Ses premiers pas dans l’enseignement supérieur, soutenus par Emergence, et sa participation remarquée au challenge Kesk’IA ont fait bouger ses lignes et révélé tout son potentiel !

Une 3ème place à Kesk’IA

Kesk’IA, qu’est-ce que c’est ? Imaginé par les fondateurs de la plateforme Evolukid, ce dispositif vise à mettre les métiers de l’intelligence artificielle à la portée des jeunes talents issus des quartiers populaires. Pour l’édition 2024, une cinquantaine de jeunes ont été sélectionnés dans les villes de Roubaix, Trappes, Gennevilliers, et Nanterre. Ahmed en faisait partie.

Kesk’IA permet aux jeunes sélectionnés de suivre, sur leur territoire, une formation à l’IA. A l’issue de cette formation, les jeunes doivent développer, en équipe, des POC (« Proof of concept ») sur des thèmes importants et en lien avec des problématiques locales (cyberharcèlement, écologie, orientation scolaire et bien plus…)

Une fois leur POC abouti, les jeunes le présentent et le challengent au niveau local, puis national (s’ils passent le cap local), souvent dans des lieux prestigieux (cette année, à Viva Technologies, en juin, à Paris), devant des parterres d’investisseurs et de représentants d’entreprises mondialement connues. L’équipe gagnante du challenge s’envole pour la Silicon Valley et le CES de Las Vegas.

Ahmed, lui, fait partie de l’équipe qui a gagné la finale roubaisienne et est allée défendre son projet à Paris. Avec 3 autres étudiants, dont sa sœur Houda, Ahmed a développé Bingo, une IA, qui prend la forme d’une application et permet à ses utilisateurs de scanner un déchet, et d’obtenir les informations nécessaires sur le matériau dont il est constitué, et la meilleure façon de le trier.

Il y a consacré beaucoup de temps et de passion, avec notamment des formations à Euratechnologies tous les samedis. A Paris, son projet est monté sur le podium, à la 3ème place !

Un pitch à Vivatech

Au-delà du résultat, c’est tout le processus qui a ravi Ahmed et ses co-équipiers. Ahmed et son équipe ont travaillé comme de vrais start-uppers. « Il n’y avait pas que l’aspect technique de l’IA à travailler. Il y avait aussi à imaginer le modèle économique, le plan marketing. » Ce qui a le plus fasciné Ahmed, c’est l’intérêt suscité par le projet. Il a vu le soutien affluer et son réseau s’élargir tout au long de l’aventure.

« C’est fou de se dire que j’ai pitché cette année à Vivatech. Avant, je suivais l’événement sur Youtube… Cette année, j’y étais, avec un badge « speaker ». J’ai côtoyé le monde de l’entrepreneuriat tech sans trop le chercher. C’est une chance incroyable. »

Un habitué des concours

Les concours, Ahmed en a l’habitude depuis qu’il est tout petit. Sa maman, sentant qu’il avait un don pour l’informatique, l’inscrivait à des concours organisés par la médiathèque de Roubaix quand il était encore à l’école primaire. « A 9 ans, je me retrouvais en train de coder avec des étudiants en informatique ou des ingénieurs retraités », raconte-t-il amusé.

Depuis ces premières compétitions amicales, Ahmed aborde tous les défis qu’on lui propose avec deux mantras : « il n’y a rien à perdre à essayer » et « on doit toujours viser le soleil. Si on atterrit sur une étoile, c’est déjà ça. »

D’où vient cette confiance en l’avenir, cette capacité à tenter sa chance, à voir loin ? Son parcours et son environnement familial ont assurément contribué à façonner cette belle attitude. « Mes parents, ma sœur et moi vivions en Algérie jusqu’à mes 7 ans. Une fois en France, j’ai vu mes parents tout recommencer : apprendre le français, reprendre des études pour obtenir une équivalence de diplôme, faire leur place. Patiemment. Ils savaient qu’ils y arriveraient, même si les débuts ont été difficiles. C’est un bel exemple. »

Et un goût pour les autres

S’il excelle dans la tech et les mathématiques, Ahmed a aussi du goût et du talent pour les relations humaines. Il aime échanger, il aime soutenir, il aime accompagner. Rien n’a plus de prix pour lui que de voir les gens progresser. Lorsqu’il raconte l’expérience Kesk’IA, il souligne avec plaisir l’impact de cette aventure sur sa sœur, l’une de ses 3 co-équipiers. « Elle m’a vraiment impressionné, pendant toute l’aventure. Elle est étudiante en physique-chimie, et elle a su développer plein de compétences en informatique. C’est une personne timide, et, pourtant, je l’ai vue se révéler, répondre à des questions d’investisseur sur la scène de Vivatech. Je suis fier d’elle ; je suis fier de nous. »

Ce penchant naturel vers l’autre, ce goût pour aider à apprendre, Ahmed dit que c’est sa maîtresse de CM2, à l’école Lavoisier de Roubaix, qui l’a identifié, et qui l’a doucement poussé à le cultiver. « Elle avait remarqué que je finissais les exercices de maths plus rapidement que les autres élèves. Alors elle m’a demandé de l’assister, et d’aider mes camarades dans leur travail. Elle avait dû remarquer que j’en serai capable. Cela m’a permis de développer mes relations avec les autres. Elle me demandait aussi de consulter les autres élèves pour organiser les voyages de classe… Elle comptait sur moi et, en même temps, elle me laissait beaucoup d’autonomie. Elle m’a vraiment aidé à devenir qui je suis. »

C’est vrai : l’Ahmed de 19 ans ressemble assez à l’Ahmed de 9 ans… Il a juste fait grandir ses engagements et élargi ses relations.

Aujourd’hui, au CESI, Ahmed est major de promo, et est encore délégué de classe et ambassadeur de l’école.

Il est membre de l’association CLX, à Roubaix. Comme les autres adhérents de l’association, il forme et accompagne qui le souhaite à l’utilisation des logiciels libres.

Dans le cadre d’Emergence, il a des échanges réguliers et riches avec Justine Vanhauwaert, sa marraine chez Ikomobi. « Nous nous parlons toutes les semaines, le jeudi. Je lui raconte ce que je vis, ce qui me préoccupe. Elle me soutient beaucoup. Elle m’a présenté à toute l’équipe d’Ikomobi. » Ensemble, ils ont déjà mis en place un projet qui dépasse les frontières de la relation de parrainage : le don d’ordinateurs de Ikomobi à CLX, l’association dont Ahmed fait partie.

La cybersécurité comme projet professionnel

Pour demain, Ahmed vise une carrière dans la cybersécurité. Il espère pouvoir faire un double diplôme, avec une université canadienne ou américaine. « J’ai vraiment envie de profiter de mes études et de mon parcours au sein d’Emergence pour découvrir, comprendre, acquérir de l’expérience. Sans Emergence, je n’aurais pas pu envisager ce type d’études. C’est une grande chance. »